La trame d’eau du Bois de Vincennes est constituée notamment de 4 lacs artificiels d’une superficie cumulée de presque 21 ha : Daumesnil (12 ha), les Minimes (6 ha), Saint-Mandé (1,5 ha) et Gravelle (1,25 ha) ainsi que de ruisseaux (appelés rivières) et cascades. Elle comprend également un étang dans le Parc Floral, dans le zoo ainsi que plusieurs mares, créées récemment.
La présence de l’eau contribue à agrémenter les promenades dans le Bois de Vincennes en créant des paysages variés. Elle joue aussi un rôle pour la biodiversité.
Un peu d’histoire
Entre 1855 et 1865, Adolphe Alphand, ingénieur des Ponts et Chaussées conduit la transformation des bois parisiens en véritables lieux de promenade. Dans la conception des bois, l’eau revêt une importance capitale. Cependant, les bois sont quasiment dépourvus d’eau en surface, en particulier le bois de Vincennes, situé sur un plateau sablonneux. Les aménagements projetés nécessitent des volumes d’eau très élevés et l’ingénieur mobilise alors les savoir-faire hydrauliques mis en œuvre par Eugène Belgrand pour alimenter la capitale en eau. Il s’agit d’étendre aux bois le réseau enterré d’eau non potable et de créer un réseau de rivières et de plans d’eau. Le tout en traitant les problématiques de topographie, d’étanchéité, de paysage et d’entretien. De plus, dans le bois de Vincennes, les projets ont été limités par des servitudes militaires.
Le cycle de l’eau aujourd’hui dans le bois de Vincennes
Les principes de fonctionnement sont semblables à ceux du 19ème siècle : le système hydrographique demeure alimenté par le réseau d’eau non potable et le rejet s’effectue en égout. Ce même réseau d’eau non potable est utilisé pour l’arrosage de parcelles du bois (les pistes de l’hippodrome de Vincennes sont également arrosées à partir de l’eau pompée dans le lac de Gravelle).
Les volumes d’eau entrants sont de l’ordre de 12 000 m3 par jour. A noter que l’apport des eaux pluviales à la trame d’eau des bois est limité à quelques pourcents.
Depuis le 19ème siècle, cette trame d’eau du bois de Vincennes a cependant évolué avec la suppression de plusieurs séquences de rivières (en particulier les rivières des Minimes et de l’Hippodrome, en rouge dans le schéma). Cela a eu pour effet de rompre la grande boucle unique qui existait précédemment. Deux ensembles fonctionnent désormais de manière indépendante :
- Le premier part du lac de Gravelle (point haut) et alimente par des rivières le lac de Saint-Mandé et le lac Daumesnil (qui peuvent néanmoins recevoir chacun une alimentation d’appoint).
- Le second comprend le lac des Minimes, son alimentation à partir du carrefour de Beauté (rivière de Joinville) et de la mare de la Ménagerie (rivière de Nogent).
A l’inverse, depuis 2012, de nouveaux « bras » sont créés au rythme d’une centaine de mètres par an. C’est, par exemple, le cas de la rivière Carnot qui débute au lac des Minimes et longe le parc floral (le projet initial prévoit de la prolonger jusqu’à Saint-Mandé).
Vers de nouveaux usages ?
Baignade dans les lacs
La ville de Paris a conduit un projet de baignade dans le lac Daumesnil. Mais ce projet a été abandonné au vu des coûts de fonctionnement.
Jeux d’eau, pataugeoires voire patinoires
Le renforcement et la diversification de la présence de l’eau dans les bois pourrait aussi être l’occasion de concevoir des jeux d’eau (envisagé dans l’aire de jeux du parc floral). La création d’une patinoire a également été évoquée dans l’hippodrome, le Parc Floral ou au rond-point de l’allée Royale (aujourd’hui mis à profit pour des cultures céréalières). Une patinoire existait dans le Bois de Boulogne à l’époque d’Alphand. Mais les hivers sont désormais moins rigoureux…
Rejoignez-nous pour pratiquer la marche nordique à Paris, dans le Bois de Vincennes